Les problèmes liés aux chiens au Canada

Un Berger Allemand mordant la main d'un homme

Le Canada a beau être un pays très accueillant envers les chiens, la cohabitation entre eux et les humains n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Différentes statistiques permettent d’en savoir un peu plus concernant les principaux problèmes impliquant des chiens au Canada.

Le nombre d’abandons de chiens au Canada

Un chien abandonné au bord de la route

Au Canada comme ailleurs, l’abandon reste une priorité majeure pour les refuges et associations de lutte contre la maltraitance animale. Néanmoins, les campagnes de sensibilisation semblent porter de plus en plus leurs fruits.


D'après des statistiques sur les abandons de chiens agrégées par l’association Humane Canada à partir de données recueillies auprès des Sociétés de Prévention contre la Cruauté Animale (SPCA) du pays entre 1993 et 2021, le nombre de chiens admis en refuge chaque année a été divisé par cinq au cours de ces trois décennies. Il se situait en effet autour de 100.000 au début de la période, contre environ 20.000 à l’aube des années 2020. Il convient toutefois de souligner que ce chiffre ne couvre pas seulement les chiens qui ont été abandonnés, mais aussi par exemple ceux qui se sont simplement perdus.


Les statistiques semblent aussi indiquer une plus grande efficacité des refuges dans la gestion de la population canine, même si bien sûr ce n’est pas forcément seulement que de leur fait. Ainsi, alors que la proportion de chiens récupérés par leur maître était plutôt de l’ordre de 25% dans les années 90, elle se situait autour de 30% au tournant des années 2020. Le taux d’adoption des chiens admis en refuge s’est aussi amélioré : alors qu’il était de l’ordre de 35 à 40% au début de la période étudiée, il se situait entre 45 et 50% à la fin. Autrement dit, environ 8 chiens sur 10 admis en refuge connaissent un « happy end » : soit leur maître vient les récupérer, soit ils sont pris en charge dans un nouveau foyer.

Le nombre de morsures de chien au Canada

Un Berger Allemand en train de mordre la main d'un homme

Au Canada comme ailleurs, la plupart des blessures causées par des morsures de chiens ne nécessitent pas une prise en charge médicale : il est donc impossible de connaître avec exactitude le nombre de cas par an.


Néanmoins, le Canada Safety Council a estimé en 2005, dans un article intitulé « Aggressive dogs threaten public safety », que le nombre de Canadiens mordus chaque année (quel que soit le niveau de gravité) représente pas loin de 2% de la population – un pourcentage d’ailleurs comparable à celui estimé pour les États-Unis.  


Souhaitant affronter le problème, certaines provinces mettent en place des mesures visant à mieux protéger la population.


En 2005, l’Ontario est même allé jusqu’à décréter l’interdiction du Pitbull sur son territoire, en s’appuyant sur le Dog Owner’s Liability Act de 1990. C’est cependant la seule province canadienne à avoir interdit une race de chien.


Le Québec a quant à lui adopté en 2018 la « Loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens ». Elle permet aux municipalités d’établir une liste de races jugées dangereuses, et dès lors d’interdire leur possession ou de la soumettre à conditions – par exemple l’usage systématique de la muselière et de la laisse dans les lieux publics.

 

Le nombre d’attaques mortelles de chien au Canada

Un Berger Allemand agressif, tenu en laisse et en train d'aboyer sur quelqu'un

Lorsqu’un chien s’en prend à un humain, les conséquences sont parfois majeures : grave blessure, handicap à vie, voire décès. Ce dernier cas de figure est rare, mais l’histoire fait alors souvent l’objet d’une couverture médiatique importante au niveau local - et parfois même national.


Dans les faits, il y a en moyenne une à deux attaques mortelles par an. Ainsi, on recense sur l’ensemble des années 2010 un total de 10 décès consécutifs à une attaque par un ou plusieurs chien(s), et 16 au cours de la décennie suivante. La tendance est globalement la même depuis le début des années 2020.


Ayant parfois une réputation sulfureuse, le Pitbull est impliqué dans 4 des 20 attaques survenues entre 2010 et 2022. Néanmoins, ce n’est statistiquement pas la race la plus dangereuse du Canada – ou du moins celle à l’origine du plus grand nombre de décès. En effet, c’est le Husky Sibérien qui arrive en tête du classement, avec pas moins de 6 attaques mortelles – soit près d’un tiers du total.

Les attaques de chiens sur des postiers au Canada

Un postier canadien en train de caresser un chien noir

Contrairement à une idée reçue, le postier est loin d’être la cible préférée des chiens canadiens. D'après le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, on compte en moyenne environ 500 morsures par an. Même s’il peut arriver bien sûr qu’un postier soit mordu plusieurs fois dans la même année, cela représente moins de 1% de l’effectif de Postes Canada. Sur ces 500 victimes, 150 nécessitent une prise en charge médicale.


Au-delà des séquelles physiques que ces attaques peuvent occasionner sur les employés touchés, la poste canadienne souligne qu’elles sont aussi susceptibles d’affecter leur santé mentale, compte tenu du risque de développer un syndrome de stress post-traumatique.

Le volume annuel de crottes de chiens au Canada

Une femme en train de ramasser une crotte de chien dans son jardin

À l’instar d’un humain, un chien possède une empreinte environnementale - liée notamment à ses excréments. Quand on multiplie par le nombre de chiens au Canada, on arrive à des ordres de grandeur impressionnants...


Même s’il n’existe pas de statistiques officielles, certains experts se sont penchés sur le sujet. C’est le cas en particulier de Kaitlin Lovering, qui en 2018 a mené une étude pour Metro Vancouver intitulée « Comparative Analysis of Dog Waste Processing Methods for Metro Vancouver » : elle estime qu’un chien produit en moyenne 124 kg de crotte par an. Sachant qu’en 2022 le pays comptait 7,9 millions de chiens, on arrive à un total de quasiment un million de tonnes de crottes.


Comme le rappelle l’étude, leur traitement est un vrai casse-tête pour les municipalités – d’autant qu’il faut ajouter à ce total les déjections des chiens errants, qui en plus ne sont pas ramassées.


En outre, les excréments du meilleur ami de l’Homme ont un impact sur l’environnement. En effet, ils produisent des gaz à effet de serre lorsqu'ils se décomposent dans les poubelles classiques, en raison d’un manque d’oxygène. De plus, les micro-organismes présents dans les crottes non ramassées peuvent contaminer les cours d’eau avoisinants.


De nombreuses initiatives sont toutefois prises par différentes villes canadiennes pour tenter de réduire l’empreinte écologique des déjections canines, et les progrès de la science sont porteurs d’espoirs. Par exemple, la ville de Vancouver mène depuis 2016 une expérimentation visant à les réutiliser comme fertilisant ou comme carburant.

Page précédente :
La santé des chiens au Canada
Dernière modification : 02/16/2024.

Sommaire de l'article